Mon bilan iPad Année scolaire 2014-15

Mon bilan iPad Année scolaire 2014-15

PhotoCet article a été rédigé par Christelle Lacroix. Elle est professeur de Français-Latin en sixième, cinquième et troisième au Collège « La Malassise », à Longuenesse dans le Pas-de-Calais. Elle est également mariée et maman de trois enfants. Vous pouvez la suivre sur Twitter : @tchoulelacroix

Pour ma part, l’iPad a de nouveau cette année trouvé toute sa place dans mon enseignement.

Mes pratiques pédagogiques

Au terme de cette deuxième année, J’ai vraiment le sentiment que les élèves travaillent avec un outil efficace qui leur permet d’une manière générale d’améliorer la structuration mentale, cela se voit dans l’écrit, et la tenue du classeur, dans la conception même du classeur. Sur mes 79 sixièmes, 4 seulement n’ont pas effectivement atteint cette compétence. (1 qui a quitté l’école, 1 qui double, et 2 qui vont devoir se réveiller en 5ème) Tous les autres ont avancé de façon nette et évidente.
J’utilise quotidiennement l’iPad d’abord avec l’iTunes U, puis Notability, mais aussi Pages pour le traitement de texte.

crayon-Notability : pour compléter les documents ressources
que je mets à leur disposition sur iTunes U dont je ne souhaite pas de modification de mise en page.

 

stylo-Pages : la plupart des élèves y réalisent un sommaire des séances du chapitre, des évaluations aussi, et une couverture pour réaliser à la fin du chapitre un livret papier parfaitement mis en page et lisible. Certains cependant maintiennent la réalisation à la main que je ne pénalise évidemment pas.

-Exemple d’élève :

barre-de-5-images

À chaque séance, les élèves, tour à tour, prennent la main sur l’écran, et construisent eux-mêmes le cours, avec une concentration maximale. Je ne suis plus face à eux dans la classe, ou de dos à écrire au tableau, mais avec eux dans la classe, une voix qui les guide dans leurs apprentissages.

caseShowbie : permet de récupérer certaines activités d’élèves, sans passer par la boîte mail, d’annoter les travaux, dialoguer avec l’élève.

Pour chaque séance travaillée sur iPad, j’offre la possibilité que la leçon soit imprimée et figure dans le classeur, les exercices restants sur la tablette (sous la forme d’un fichier d’exercices dans Documents par chapitre ou d’un bookcreator d’exercices par exemple). Il n’y a évidemment aucune obligation à imprimer, les élèves choisissent en totale liberté la façon de procéder. Les élèves ne pouvant/ayant choisi de ne pas imprimer se voient alors remis une photocopie permettant de compléter le classeur.

Là aussi, il me semble que l’implication des élèves dans leur apprentissage numérique passe par ce chemin-là : comment donner une vie réelle à un document virtuel ? L’apprentissage de cette manipulation me paraît essentiel et contribue également à la structuration de la pensée.
J’ai également encouragé les élèves à l’utilisation du clavier Bluetooth afin d’avoir une visualisation plus grande de l’écran. Cela rend plus claire aussi la projection des travaux au vidéoprojecteur. Ils ont été de plus en plus nombreux à se le procurer en cours d’année.image-capture-avant-maintenant

D-gaucheIl me paraît plus que jamais aujourd’hui important que les élèves rangent l’activité finale
dans l’appli Documents (dans le Cloud) dans la matière concernée et ne surcharge pas de documents lesautres applis.
En effet, une fois l’activité rangée dans Documents, les élèves peuvent ainsi supprimer de l’appli d’origine.
J’ai fait créer aux élèves de ma classe un dossier année de 6ème et ranger dedans toutes les matières de cette année de sorte qu’il ne reste plus sur leur page d’accueil Documents qu’un seul dossier : celui de sixième.
Ils pourront redémarrer l’année de cinquième avec de nouveaux dossiers matières, créés à mon sens dès le jour de la rentrée avec le professeur principal.

Les règles du jeu de l’iPad à l’école

Cette année, plusieurs profils ont été mis en place pour permettre aux élèves d’avoir un comportement adapté avec l’iPad, en les plaçant devant leurs responsabilités. Les profils sont définis par des ligues :

  • Ligue bronze : c’est le profil de départ. L’élève peut utiliser les applications installées par les
    professeurs, communiquer par mail, surfer sur internet.
  • Ligue argent : c’est un profil honorifique. L’élève peut en plus utiliser iMessage et Face Time,
    ajouter une adresse mail personnel.
  • Ligue or : c’est un profil très honorifique. L’élève peut en plus utiliser l’App. Store, installer des applications personnelles sur sa tablette.
  • Ligue Bois : c’est un profil restrictif : les accès sont restreints. Lorsque l’élève a commis des abus (envoi de messages intempestifs, inappropriés, pendant les cours, les études…) il n’a plus de navigateur internet, les podcasts et YouTube sont verrouillés.

Un iPad Genius bar a été mis en place parallèlement comme un lieu d’échange, d’entr’aide entre les élèves eux-mêmes : ceux qui sont en ligue or donnent une demi-heure de leur temps dans la semaine pour aider à gérer, ranger, organiser l’iPad des autres.

Perspectives didactiques

Au terme de ces deux années d’enseignement avec le numérique, mes interrogations portent sur l’intérêt de l’iPad dans la progression de l’élève. Le savoir est-il mieux maitrisé avec l’iPad ?
Cet outil qui les fait avancer sur le plan de la structuration de la pensée (cela n’engage que moi) ne fait pourtant pas monter les moyennes de certains. C’est je crois, qu’il est aussi un magnifique outil de déconcentration et de perte d’attention pour certains quand ils sont seuls face à l’outil.

Le retour de certains parents ou de surveillants, personnellement, m’inquiète dans la mesure où ce n’est pas la qualité pédagogique qu’ils en perçoivent, mais l’échec de concentration de l’élève, qui a toujours l’excuse de devoir travailler et en profite aussitôt pour faire autre chose sur la tablette. Notons néanmoins que les élèves d’une manière générale, dans notre société, quasiment tout équipée d’un téléphone portable et/ou d’un ordi et/ou d’une console de jeu vidéo, ressentent souvent ces soucis de concentration (mais pas forcément dès la sixième). Ainsi :

  • Comment former les élèves à la prise de conscience de cette nécessité d’être concentré et attentif à la tâche à effectuer ?
  • Comment les élèves sont-ils à même d’intégrer ces notions ?
  • Que proposons-nous finalement pour les prévenir de ces risques-là ?

Nous serons cohérents si l’élève parvient à maîtriser les savoirs qu’il doit connaître, mais aussi s’il prend conscience que sa progression l’implique lui-même, autrement dit, s’il devient un citoyen numérique. La mise en place des ligues va déjà dans ce sens, la cohésion de l’équipe d’enseignement aussi.

Le 9 octobre 2020

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